Ah. Ce que j'aime cette odeur. Cette odeur de fauve, de bête et de volatile. Ça peut paraître stupide, surtout pour le commun des mortels. Pourtant, je ne me sens jamais mieux qu'ici, entouré par toute ses bestioles. J'enfile avec une petite habitude maintenant le cuir protecteur sur mon bras gauche. Je ceinture également les pochettes où sont déjà placé quelques morceaux de viande et un appât à grelot fermement ficeler à un cran spécifique. Je pousse un léger sifflement, indiquant à Eyrin de venir s’agripper à mon bras, ce qu'elle fait sans plus tarder. Cette buse est magnifique. Ses grandes ailes marrons lui donne un air majestueux qui n'a rien a envier aux aigles royaux. Un sourire carnassier aux lèvres, je la laisse planter ses serres sur le cuir. Elle grimpe de quelques centimètres jusqu'à se poser sur mon épaule. Erk. J'ai pas de protection là ma mignonne. Mais bon, si tu t'y sens bien, qui suis-je pour te contredire ?
J'ai vraiment du mal à pester contre les animaux dont je m'occupe. Et c'est encore pire avec Eyrin dont le caractère joueur et affectueux me fait fondre comme neige au soleil. Aujourd'hui, j'ai décidé de la faire sortir un peu. En dehors du zoo j'entends. Je sais que mon supérieur ne sera que moyennement d'accord à cette idée, mais j'ai confiance en elle. Cette buse ne c'est jamais volatilisé depuis que je m'amuse avec elle, et elle aurait eu l'occasion pourtant. C'est donc avec la femelle sur l'épaule que je sors de la zone protégée du parc animalier. Je sens ses serres pelotonner doucement mon épaule, à croire qu'elle anticipe elle aussi notre partie de jeux. Je ricane doucement, caressant avec une certaine tendresse le haut de son crâne. Elle ferme les yeux, comme hypnotiser par ma marque d'affection. Ah, les femmes, j'vous jure.
Je me dirige d'un pied ferme vers le parc, que je sais à peut-près désert à cette heure si. Il doit être environs neuf heure du matin, et à un moment pareil de la journée, soit les gens sont au boulot, soit ils sont encore chez eux à faire la grasse matinée. Ce qui me laisse au moins deux bonnes heures avec Eyrin pour jouer. Nerveuse, elle bat doucement des ailes, prête à s'envoler. Je donne donc un petit à-coup avec mon épaule, posté en plein milieu du parc, pour lui donnée l'autorisation. Il ne lui en faut pas plus pour se redresser et fondre sur l'herbe fraîche. Elle se redresse à quelques mètres du sol pour fondre vers la cime des arbres. Je profite de sa gaieté à explorer un nouvel environnement pour m'allumer une cigarette. Je siffle pourtant très vite à son attention, et Eyrin se rapproche à grande vitesse. Bien, la nature n'a pas l'air d'affecter sa fidélité. C'est déjà pas mal.
Elle se pose à nouveau sur mon bras gauche, les ailes toujours déployées. Elle scrute les alentours avec attention avant d'arrêter son regard sur un point derrière moi. Mes yeux se tournent naturellement dans la même direction, soufflant une nouvelle bouffée de ma cigarette. Je découvre alors une jeune fille non loin de nous. Eyrin semble aux aguets, prête à fondre sur elle pour s'amuser. C'est bien ma jolie, mais va pas effrayer les passent quand même. Ce serait con. Pourtant, malgré moi, je la vois à nouveau s'envoler en direction de la jeune fille et siffle pour la rappeler. Peine perdu, puisqu'elle semble bien décider à aller l'enquiquiner un bon coup. Elle vole au dessus de sa tête, sans aucune agressivité. Tss, sale bête. Ecoute ton maître un peu ! Je pousse un nouveau soupire et me dirige vers la jeune fille. Eyrin vole à présent tout prêt d'elle, effectuant des ronds vigoureux prêt de son corps frêle. Je siffle une nouvelle fois, réussissant cette fois à me faire comprendre de la buse qui se pose enfin sur mon bras.
" Désolé, elle est têtu comme une mule. "
Ouais. J'suis pas du genre à m'excuser en général. Mais bon, en théorie, je n'ai même pas le droit de la faire voler en dehors du Zoo celle là. Alors si je dois me taper un scandale avec mon patron...