JULIETTE. - veux-tu donc partir ? le jour n'est pas proche encore : c'était le rossignol et non l'alouette dont la voix perçait ton oreille craintive. Toutes les nuits il chante sur le grenadier là-bas. Crois-moi, amour c'était le rossignol.
ROMÉO. - C'était l'alouette, la messagère du matin, et non le rossignol. Regarde, amour ces lueurs jalouses qui dentellent le bord des nuages à l'orient ! Les flambeaux de la nuit sont éteints, et le jour joyeux se dresse sur la pointe du pied au sommet brumeux de la montagne. Je dois partir et vivre, ou rester et mourir.

Lilly-Rose soupira en déposant le petit livre de poche sur la table en fer forgé. Ce Shakespeare avait du talent, c'était indéniable. Elle regarda sa montre: 21H54. Une heure bien tardive pour rester dehors pour une jeune fille de 15 ans. Mais Lilly-Rose aimait rester ici le soir, sur la terrasse de ce petit café, dans un coin plutôt tranquille de la ville. Elle appréçiait aussi que de jeune artistes viennent se produire sur la scène et lui fasse découvrir de nouveau sentiments de par leurs divers instruments. Actuellement, c'est une chanteuse qui montrait le pouvoir de ses cordes vocales. Lilly-Rose ferma les yeux pour apprécier la musique, et pour sentir la petite brise qui passait sur son visage. Elle resta comme ça un moment avant de se rendre compte que la musique s'était arrêtée et que quelqu'un tentait de lui parler.

-Hayaku ! (Dépêche !)

-Haï ! Chotto matte okäsan ! (oui ! attend une minute maman !)

Me voilà entrain de dévaler les escaliers à une vitesse folle, pour rejoindre ma mère et mon petit-frère à l'entrée. Ce soir, nous faisons une petite sortie en famille sans mon autre débile de beau-père qui travaille tard ce soir et tant mieux ! Nous nous installons dans la voiture et je sentis le regard de mon petit-frère sur moi.

-Nani ? (Quoi ?)

-Anata wa kawaii desu ! (tu es mignonne !)

-Oh, arigato Daïchi-kun ! (oh merci Daïchi !)

Il est adorable ce gamin, je me pencha vers lui pour embrasser son petit front et il sourit, fier de lui. C'est vrai que aujourd'hui j'avais mis un peu de fantaisie dans ma tenue. Un simple débardeur noir et un simple shirt noir avec des chaussettes hautes jusqu'aux genoux, l'une rayée rose et noir et l'autre rayée mauve et noir ainsi que les mitaines assorties aux chaussettes et quelques bijoux, classe nan ?

Nous voilà arrivé a un bar, dont l'ambiance semblait être plutôt sympathique. J'aidais mon petit monstre a s'installer sur la chaise et là, j'aperçut, sur la scène, un karaoké. C'est le paradis ici ma parole ! Je fonçais sur la scène et, micro en main, je me mis à chanter.

Cela faisait une dizaine de minutes que je devais être là, a monopoliser la scène. Je décidais de m'arrêter pour laisser la place aux autres. Dans un coin du café, j'aperçut une jeune fille plongée dans un livre. Une gothique sans doute vu ses vêtements. Elle semblait être toute seule, alors que tout les autres avaient quelqu'un avec qui discuter. Je m'approchais d'elle et lui adressa la parole avec mon, malgré moi, horrible accent français.

-Bonsoir, t'es toute seule ?

Lilly-Rose ouvrit les yeux, surprise de voir quelqu'un lui parler. Elle mit un moment à reconnaître la personne qui lui faisait face. Elle se rappelait l'avoir croisé ce matin dans son nouveau lycée. La jeune fille n'était pas beaucoup plus grande qu'elle mais semblait tout de même un peu plus âgée.

-Heu...oui je suis seule, mais tu peux t'asseoir...si tu veux

Lilly-Rose montra du regard la chaise vide qui lui faisait face . Mais elle savait ce qui allait se passer, la même chose que d'habitude: la personne va prendre la chaise pour aller s'installer avec ses amis à une table où il manquerai une chaise, puis elle se retrouverai seule face à la solitude. Elle soupira déjà de désespoir, attendant l'évidente réponse de son interlocutrice qui serai probablement négative.

-Heu...oui je suis seule, mais tu peux t'asseoir...si tu veux

Elle avait l'air un peu triste, elle devait être souvent toute seule. J'avais peut-être bien fait de venir la voir.

-Attends je reviens.

J'allais donc prévenir ma mère que je serais un moment avec ma nouvelle rencontre puis je reviens vers la concernée pour m’asseoir en face d'elle. Un serveur passa, j'en profitait pour lui commandait un coca light. La petite gothique avait l'air étonnée que je me sois assis en face d'elle, sous son bras il y avait un livre mais elle semblait vouloir le cacher. Mais pour moi, c'était une occasion d'avoir un sujet de conversation.

-C'est quoi ton livre ?