Akira dormait encore. J'avais profité du fait qu'il soit endormit pour sortir me balader. Il faisait encore noir et seule la lune réapparaissant propageait une faible lumière blanche. Je levais les yeux au ciel pour voir cette même lune. D'ici quelques heures, plus personne ne fera attention à elle... Non. Personne.

J'étais allé m'asseoir sur une branche d'arbre pour regarder les nuages disparaître et j'avais finit par m'endormir. Si bien qu'en me réveillant, je m'était retrouvé la tête en bas, sur le sol, contre l'arbre. j'avais surement glissé... Je me relevais pour masser ma nuque douloureuse. C'était pas tout, mais passer plusieurs heures comme ça, ça donnait des crampes... Surtout que je n'avais pas dormit depuis trois jours alors mes articulations avaient un peu souffert... Mais bon, je ne ressentais pas la douleur à ce niveau, alors... Ce n'était pas grave du tout ! C'était l'aube maintenant, le soleil pointait enfin et le ciel était teinté de belles couleurs roses, bleutées et orangées. Je prenais du temps pour regarder encore le ciel, me perdant dans ses multiples couleurs.

Puis, je prenais le chemin pour retourner à l'appartement, arrivant dans les résidences. Je remarquais qu'une porte de ces résidences était ouverte. Avant que je ne puisse réfléchir, j'entendis un cri.

- LAISSEZ PAS LE CHAT PARTIR !

Le chat ? Quel chat ? Je regardais la porte et aperçut une petite boule de poil blanche la passer à toute vitesse. C'était surement un jeune chat. En tout cas, il semblait se diriger vers la route. la route ?! Mais il allait se faire écraser ! Ah... Saleté de chat...

Je le suivais en courant. Il fallait le rattraper sinon il allait terminer en crêpe. La crêpe de chat c'est pas génial. Surtout avec un chat aussi mignon. je sais que les animaux me détestent, mais je vais pas les laisser se faire écraser non plus ! Ce serait barbare... On arrivait sur la route, je regardais de chaque côté et apercevais un camion. Le chat allait se faire écraser. Le camion roulait à toute vitesse et le chat venait de s'arrêter pour le regarder. Il était bête ou quoi ! Combien de seconde il restait avant le drame... ? Difficile à compter... Mais j'allais pas rester sans rien faire non plus... Et puis, si je me faisais écraser avec le chat, ça me serais plutôt égal... Ouais... Ca me plairais même... Je courais donc sur la route et sautait sur le chat, roulant de côté de justesse pour que le camion ne nous roule pas dessus.

Je me relevais quelques secondes après, tenant toujours le petit chat blanc qui commençait à grogner tout en cherchant à se dégager. Je ne faisais pas attention au fait que le chat se débatte en griffant et mordant mes mains et mes avant-bras puisque je ne sentais rien. Je retournais vers là où était partit le chat et arrivais devant la porte par laquelle il s'était enfuit et puis là... Il y avait une fille... Une fille qui paraissait affolée. Mais ce qui était plutôt dérangeant c'était... Eh ! Pourquoi elle se trimballait sans pantalon ?! Mon visage prit une teinte écarlate et je fermais les yeux en lui tendant le chat.

- I-Il est à vous je crois. Faîtes attention la prochaine fois sinon il finira écraser !

Le chat feula furieusement, se débattant toujours dans mes mains. Vivement que cette fille le reprenne et que tout ça soit terminé. C'était vraiment la meilleur tout ça... D'abord je sauve un chat qui manque de se faire écraser par un camion, ensuite, je le rends à sa maîtresse qui n'est même pas foutue de mettre un pantalon. N'a t-elle aucune pudeur ? Se promener comme ça.. Non mais c'est n'importe quoi ! Et après tu m'étonnes si je passe pour un pervers...

- Merci ... T'imagine pas ce que tu viens de faire là ...

Non... Je n'imaginais pas... Un chat devait avoir de l'importance non... ? Ce chat semblait lui tenir beaucoup à coeur. En même temps, il était mignon... Je rouvrais un peu les yeux juste au moment où elle m'enlaça. Mon visage qui avait recommencé à reprendre une couleur normale vira à nouveau à l'écarlate. Pourquoi elle faisait ça ? je n'étais pas une peluche non plus. C'était gênant...
Puis, elle s'écarta pour reprendre son chat qui arrêta de se débattre dans les bras de sa maîtresse. La jeune fille se mit aussitôt à parler au chat :

- Me fais plus jamais ça Seto !

Elle avait parler d'une voix douce mais autoritaire. Elle avait été clair au moins. Le chat s'appelait donc Seto. Encore un nom à consonance japonaise... C'était à la mode en ce moment ? Peut être...
Puis, elle me sourit et rougit un peu, ce qui ne me gêna qu'encore plus, m'obligeant à baisser les yeux au sol.

- Désolée que tu me vois dans cette tenue mais ... Je suis partie en catastrophe. Enfin ... Merci beaucoup ! Tu viens de sauver beaucoup de gens d'une mort certaine !

Ah... sa tenue n'était donc pas normale pour elle aussi... Ca me rassurait... J'avais eu peut sur le coup. Pourquoi elle me remerciait ?! Comment ça j'avais sauvé beaucoup de personnes d'une mort certaine. Est ce qu'elle était une assassine ? Pourtant, elle n'en avait pas l'air. Je l'avais tout de suite deviné en voyant l'autre assassine en forêt, mais cette jeune femme n'en avait pas l'air. Et puis, mes sens ne m'avait signalé aucun facteur d'une assassine confirmée...
Elle pencha la tête de côté, toujours en souriant bizarrement. Ca me mettait franchement mal à l'aise tout ça. J'avais envie de disparaître...

- J'ai une dette envers toi maintenant ! Et je pais toujours mes dettes.

Comment ça une dette ?! Mais non ! Et puis, c'était un moulin à parole cette fille ou quoi ?! j'allais jamais y arriver...

- D'abord, de un, tu n'as pas à me remercier, tu n'as pas le droit de me remercier. Deux, pourquoi est ce que cela aurait sauvé des personne ? Et puis trois, tu n'as aucune dette envers moi.

Je croisais les bras, tentant de la regarder dans les yeux, les joues toujours roses. Pourquoi fallait il toujours que je ne puisse pas contrôler ce genre de choses... Chez moi, il n'y avait que deux choses d'honnête : mes rougissements et mes larmes. Tout le reste, je pouvais le manipuler à ma guise. mais pas le sourire puisque je ne savais pas sourire...

La jeune fille semblait me fixer. Avais-je tord ? Non. j'avais parfaitement confiance en mes paroles. j'étais sûr de ce que je disais. Très sûr. On avait pas le droit de me remercier. On ne devait pas être gentil avec moi. On ne devait pas, non. J'étais juste un monstre. Un misérable monstre...

- Bien sur que si je dois te remercier ! C'était pas très malin de te jeter sous le camion par contre ...

Elle aurait voulut que je fasse quoi alors ? Je ne voyais pas du tout... En même temps, j'étais trop bête pour deviner.. Oui, c'était ça. Il y avait surement eu une autre solution mais j'étais bien trop idiot pour la connaître. C'était pas un incapable comme moi qui aurait put deviner...

- Désolé...

J'étais vraiment un gros idiot. Un raté. Un débile. un demeuré.
" Parfaitement." confirma la voix.
La jeune fille baissa la tête et Seto vint frotter son museau contre le nez de celle-ci. C'était mignon... Mais bien sûr, moi, ça m'arriverais jamais...

- Ce chat ... c'est la seule chose qui me permet de tenir ma promesse, de pas sombrer dans la folie ...

La voix de la jeune fille était basse et tremblante. Elle ferma les yeux surement pour retenir des larmes. Elle inspira et releva la tête en souriant. Un sourire triste malgré elle. Ca me blessa. Je n'aimais pas ça. Elle mentait.

- Si j'ai une dette envers toi mais c'est pas grave si tu veux pas !

Non ! je ne voulais pas ! Elle n'avait pas le droit !
Elle caressa le chat qui commençait à se débattre pour grimper sur les épaules de la jeune fille. Mais elle, elle continuait de me fixer.

- Au fait, moi c'est Okimi !

Okimi la menteuse... Elle sourit. Une façade. Un mensonge. Je détestais ça. Je me retenais de la baffer de justesse. J'avais envie de lui foutre une baffe, c'était pas possible. J'en pouvais plus. Elle m'énervait.

- Arrête de faire semblant idiote !

Je décroisais les bras et m'approchais d'elle, l'obligeant à reculer. Elle mentait, elle mentait, elle mentait...

- Arrête de sourire bêtement alors que tu es triste et pleure. Tu te mens à toi même.

- Pardon ?

Elle écarquilla les yeux. Est ce qu'elle n'avait pas compris ? Elle me regardait droit dans les yeux, signe que je ne l'intimidait pas. Toute façon, c'était vrai que je n'avais pas la carrure d'une brute... C'est pas un garçons avec une taille ridicule et une silhouette de fille qui allait faire forcément peur, ça non.... Je n'avais pas pour but de forcément l'effrayer de toute manière.

A ma seconde prise de parole, elle perdit entièrement son sourire. Il avait été effacé, comme de la craie après qu'on ai passé la brosse ou comme une feuille qui s'envole au vent. Elle serra les poings, visiblement énervée. Je l'avais blessée ? J'avais donc vu juste. Seto profita de l'instant pour se lover dans le coup d'Okimi, comme si de rien n'était.

- A quoi ça va m'avancer de pleurer ? ça ne va pas me faire oublier ce qu'il s'est passé ! ça ne vas pas me faire oublier les hurlements de ce jour-là ! ça ne vas pas ramener Seto à la vie !

A quoi ça allait l'avancer ? A rien, seulement, elle ne mentirais plus. Seto ? C'était donc un humain garçon qui serait mort et dont le chat aurait hérité le nom... Donc, le chat blanc serais un cadeau du Seto humain... Des hurlements... Seto était mort... L'Enfer Blanc...? Tout s'expliquait un peu plus clairement.
Puis, Okimi se mit à pleurer et cacha son visage dans ses mains. J'enlevais les mains de la jeune fille qui cachaient son visage.

- Ce n'est pas la honte de pleurer. Et puis, ne cache pas ton visage, même si tu es triste, il est très beau.

N'empêche... Même si elle ne mentait plus, ça me gênait qu'elle pleure. Je la prit donc doucement dans mes bras. Je détestais faire ça, mais il fallait bien...

- Tu ne dois pas mentir en cachant tes sentiments Okimi. Tu ne peux pas oublier le passé, je le sais aussi, mais tu ne dois pas le garder comme ça et souffrir toute seule. Je suis sûr que Seto est toujours en vie au moins dans ton coeur, et en la personne du chat. C'est ce que tu penses aussi, n'est ce pas ? Raconte-moi cette histoire qui te traumatise tout le temps et j'allègerais ton fardeau...

Peut être que c'était purement stupide et précipité, mais je voulais toujours aider les autres. C'était ma raison de vivre. Qu'importe si ça ne faisait que alourdir encore plus mon coeur faible. J'étais une de ces personnes faibles qui ne pouvaient supporter le poids de leur propre existence et qui prétendaient être forts. Mais je voulais aider les autres, porter leurs fardeau avec eux, faire tout pour eux, quitte à sacrifier ma vie pour ça.

Elle semblait incrédule. Elle me trouvait stupide ? J'étais habitué à ce qu'on me dise que j'étais bête, elle pouvait le dire, je m'en fichais. J'étais habitué à tout les traitements de ce genre. Elle hocha la tête en essuyant ses larmes. Donc, elle voulait bien... ? Je n'avais donc pas l'air si c*n que ça...

- Je ...

Elle parut hésiter pendant un instant, ne sachant du coup pas trop quoi dire. Mais elle pouvait prendre son temps, je n'étais pas pressé. Pas pressé du tout même.

-On va pas en parler dans le hall quand même ?

Ah... Euh... Oui, j'étais bête... j'aurais dut y penser avant. Mais quel idiot. Mais quel idiot ! J'étais vraiment le roi des imbéciles !
"Idiot !" lança la voix.
Elle ne souriait pas, mais je ne m'en inquiétait pas. Je me détachais d'elle et prenais sa main pour l'emmener jusqu'à un arbre isolé. Les branches n'étaient pas trop haute et l'on pouvait facilement grimper dessus. Les résidences était à quelques mètres, mais elles semblaient plus éloignés, ce qui devait mettre en confiance Okimi. Les gens étaient donc loin et il n'y avait personne dans les rues, donc, aucunes oreilles indiscrètes.

- Désolé, j'aurais dut y penser avant...

Puis, elle enchaîna avec une autre question :

- Je peux savoir ton nom maintenant ?

Mon nom ? J'étais obligé de faire cet effort... ? Bon, d'accord... Il fallait bien faire un effort de sociabilité de temps en temps, non ? Enfin, c'était tout de même dur...

- Je m'appelle Haku.

Je montais sur une des branches et invitait Okimi à s'asseoir à côté de moi. La branche bien que fine n'allait pas casser. Okimi ne semblait pas peser beaucoup et je ne pesait pas non plus trois tonnes de mon côté puisque j'étais considéré comme maigre. Enfin, moi je m'en fichais un peu...

Elle ne répondit pas et posa le chat sur la branche avant de monter à son tour. Seto attendit que sa maîtresse soit assise pour s'installer sur les genoux de la jeune fille et se rouler en boule. Ils semblaient tellement bien s'entendre... Puis, Okimi se mit à parler après avoir fermée les yeux et prit une grande inspiration.C'était surement dur pour elle de parler de tout ça. je pouvais comprendre.

- Mes parents sont français mais je suis née à Kyoto au Japon.

Kyoto... Japon... Il y avait beaucoup de japonais décidément ! D'abord Akira, maintenant Okimi. mais je ne savais pas pour les autres. Rebecca ? Ca m'étonnerais... Sheila ? je ne savais pas. Yoshino ? Oui, peut être... Oui, Yoshino devait être japonaise. Donc peut être que Reine aussi. Ca commençait à faire du monde...

- Ma mère est morte en accouchant ... Donc elle est morte à cause de moi.

Elle savait donc quand même qu'elle avait une mère... Mais ce n'était pas la faute d'Okimi si elle était morte. Cette femme désirait un enfant, non ? Alors elle avait eu ce qu'elle voulait... C'était courant aussi le coup de la mère qui décédait en donnant la vie. Akira était pareil. Akira avait aussi dit que c'était de sa faute. Moi je ne comprenais pas vraiment et je n'éprouvais pas de remords ni rien parce que je n'avais jamais entendu parler d'une quelconque famille à laquelle j'aurais put être rattaché.

- J'imagine donc que c'est mon père qui m'a mit dans cet orphelinat. C'est la Patronne, la directrice voulait qu'on l'appelle comme ça, qui m'a donné mon nom.

Une directrice ? Un orphelinat ? C'était mauvais tout ça... Je redoutais la suite. C'était surement encore un truc semblable à celui de l'Enfer Blanc... Surement quelque chose de morbide et terrifiant...

- J'ai été éduquée dans cet orphelinat, apprenant le japonais, l'anglais et le français, apprenant à me battre aussi ...

C'était bien ce que je pensais. Se battre. Se battre pour tuer, surement. Se battre pour "survivre". Une règle qu'on imposait. C'était horrible. Dégueulasse. Répugnant.

- La Patronne avait créer le Jeu. Toutes les deux semaines, les enfants devaient élire deux enfants qui se battraient jusqu'à ce que la mort triomphe de l'un d'eux. Et nous, on regardait, assis dans le théâtre, à crier des encouragements. On trouvait ça normal, on avait été élevé avec cette idée là ...

C'était horrible. Dans un théâtre... Et personne ne se doutait de quelque chose ? Et ce n'était pas des enfants limite fantômes ? Rire de la mort. Crier la mort. C'était impossible... C'était... Impossible...
" Ils l'ont bien fait..."
Non. Je ne voulait pas me souvenir. Non. je ne devais pas. Okimi seule comptait. Je n'avais pas besoin de m'occuper de ma petite personne. j'étais égoïste, je ne pensais qu'à moi alors qu'Okimi souffrait. j'étais un misérable cr*tin.

- Il avait onze an quand il est arrivé à l'orphelinat. Un garçon très étrange, souriant, pleins de vie ! C'était tellement facile de s'attacher à lui.

Un garçon étrange, souriant. Une fille étrange, souriante. C'était facile de s'attacher à lui. C'était facile de s'attacher à elle. Seto. Lya. Seto. Lya. Pourquoi ça se ressemblait tant ? Pourquoi ça devait être tellement similaire ?! Pourquoi ?! Je ne comprenais pas pourquoi il y avait autant de similitude !
Une sourire attendri s'étira sur les fines lèvres d'Okimi. Elle tenait beaucoup à Seto.

- Il était mon seul ami. Il m'a tout expliquer, il m'a dit ce que ce Jeu était inhumains et contre-nature. Je me suis mise à détester le Jeu avec lui.

Seto. Lya. Seto. Lya. Encore complètement semblable. C'était presque effrayant. Troublant, en effet.
Okimi perdit soudainement son sourire avant de continuer son histoire, les mots traversant son lèvre comme des bulles.

- On avait prévu de s'enfuir. L'argent qu'on à volé à la Patronne, on le cachait et on s'amusait de la voir folle de rage à chercher le coupable sans le trouver. Puis, on est tombé sur nos dossier, on à découvert les origines française de nos parents.

Des dossiers ? On avait trouvés pareil avec Lya et Masaru un soir en s'introduisant dans le manoir. Il y avait un dossier pour tout le monde, sauf moi qui était le seul à avoir toujours été là-bas, je n'avait donc pas de vrai identité. Ca se ressemblait trop tout ça.  Pauvre Okimi...

- On s'est juré de ne jamais tuer, de ne jamais devenir comme tout les autres !

Jamais tuer. Etre comme les autres. Dur promesse ! Impossible à tenir cette promesse à mon avis. Un jour ou l'autre...

- La veille de notre départ, il m'a offert ce chat qui porte son nom. Une histoire idiote c'est juste qu'ils avaient les même yeux.

C'était vrai que le chat avait de beaux yeux. Il était plutôt mignons. En attendant, il ne semblait pas bouger et avait fermé ses yeux. Peut être était-il endormit ?

- On est parti la nuit, escaladant le mur avec nos sac et le chaton. Mais on avait mal prévu notre coup et Seto s'est fait attraper. J'étais déjà dehors lorsque j'ai entendu ses cris.

Donc, il était mort. Je le sentais. Elle allait dire qu'il était mort. Mais ce n'était pas clair. Il n'y avait pas eu de coup de feu ? Et était-ce des hurlements de douleur qu'elle avait entendue ?

- Puis le silence. Il était mort.

Je le savais ! Je l'avait sentit. Il était mort. Okimi ne parlait plus. Elle s'était tut, surement incapable de parler plus que ça.
Je comprenais Okimi. Je comprenais. Ca avait dut être tellement dur.

- Ne t'inquiète pas, c'est terminé.

Je l'attirais doucement contre moi afin qu'elle puisse poser sa tête au creux de mon cou et lui caressait doucement l'épaule en faisant attention à ce que le chat ne tombe ou ne se réveille pas. Encore une fois, c'était tout ce que j'avais trouvé pour la rassurer. J'étais un gros minable.

- Désolé de t'avoir obligée à parler de quelque chose d'aussi dur...

Je la regardais en silence avant de reporter mon regard sur le chat qui n'avait pas beaucoup bougé depuis le début. Il semblait bien là, sur les genoux de sa maîtresse.

- C'est pas grave t'excuse pas.

Je me mordais la lèvre. Si. je devais m'excuser. C'était vraiment c*n ce que j'avais fait. J'étais vraiment un minable. Un raté. Je méritais juste de crever en enfer. je n'avait pas le droit de vivre comme ça. Je disais vouloir aider les autres mais je n'étais qu'un cr*tin égoïste...
Elle secoua la tête d'un air de dire que ça n'avait plus d'importance désormais. Comment ça ? Bien sûr que si ça avait de l'importance !

- Tu ne m'a obligé à rien.

Si... J'étais un imbécile et ça ne changerais jamais ! J'en étais sûr ! J'étais un raté, un minable... Et puis c'est tout. Tant pis si ça ne lui plaît pas !
Elle caressa le chat qui ne bougeait toujours pas. ca me faisait penser qu'il n'avait pas du tout bougé durant toute l'histoire d'Okimi, ce qui était plutôt étrange.

- Merci.

Merci... Pourquoi ? Pour l'avoir blessée ? Je n'avais pas le droit d'être remercié ! Les monstres ne devaient pas être remerciés. J'étais un horrible monstre. Une horreur. Une erreur. Je n'étais même pas humain... J'étais juste un monstre. Un horrible monstre. Elle n'avait pas le droit de me remercier ! Non. Elle n'avait pas le droit ! Tout ce que je méritais c'était des insultes, des coups... Je méritais juste de crever.

- De rien. Mais, ne me remercie pas. Je t'interdis de me remercier, tu entends ?

Elle frissonna. Surement à cause de ses jambes dénudées. Je ne devais pas trop regarder dans cette direction d'ailleurs, c'était un acte pervers. Le chat semblait s'être réveiller et s'étirait doucement non sans planter ses griffes dans la peau d'Okimi qui dut lui relever les pattes pour qu'il arrête.

- Comment tu as pu comprendre mon histoire ?

Elle pencha la tête de côté, l'air intriguée. je devais mentir. je ne devais pas dire la vérité. Sinon, Charlie finirait par l'apprendre.

- J'ai lu beaucoup de livres avec des histoires comme ça. Du coup, je te comprends.

L'idée n'était pas super, mais ça tenait debout. Je n'aimais pas mentir mais tant pis, là, c'était important. Je ne voulais pas que quelqu'un sache. je ne voulais pas que quelqu'un soit au courant.

Elle haussa finalement les épaules, signe qu'elle s'en fichait, ce qui m'arrangeait plutôt. Je n'étais donc pas obligé de dire la vérité et ça m'enlevait un poids du cœur. Je n'aimais pas dire des choses trop privés. Je ne pouvais pas révéler mes secrets. Pour la sécurité des autres... Je me devais de faire un effort.
Okimi souleva Seto et le posa sur la branche, puis, elle descendit de l'arbre, atterrissant souplement sur le sol. Elle récupéra immédiatement le chat après avant de tourner la tête vers moi. Et là, elle sourit. Et cette fois, elle ne mentait pas du tout.

- Je vais rentrer, j'ai un peu froid.

Je hochais la tête. C'était compréhensible vu... l'accoutrement qu'elle avait... On ne pouvait qu'avoir froid en étant comme ça ! Et puis, il fallait rentrer Seto avant qu'il ne fasse des bêtises.

- Je sais que tu veux pas de remerciement, mais ... A défaut de les dires, je les penses ! Arrête Seto !

Elle les pense... Pas moi. je n'ai pas le droit. je ne dois pas. Elle ne doit pas m'encourager. Je dois rester ce que je suis. Je ne suis pas un humain, je suis juste un monstre, une sous-m*rde et rien d'autre. Je ne mérite pas ce genre de chose. Non. je ne mérite pas ça.
Je regardais ensuite le chat tenter de grimper sur Okimi, légèrement amusé, malgré moi.

- J'étais ravie de te rencontrer Haku !

Ces mots me firent rougir. Non. Je n'aimais pas ça. Je baissais les yeux, honteux. Elle ne devait pas dire ce genre de chose. Je n'aimais pas ça du tooouuut !

-A bientôt j'espère.

Je bafouillais plusieurs fois mes mots avant de dire clairement :

- A-A bientôt...

Puis, je la regardais s'éloigner avec Seto avant de, de nouveau, baisser les yeux.

- Merci aussi...

Est ce qu'elle l'avait entendue ce remerciement ? Je le voulais. Elle en méritais des milliers. Pour avoir été gentille avec quelqu'un comme moi. Je descendais de l'arbre à mon tour et allais dans le sans opposé, avec un nouveau poids sur le coeur. Celui d'Okimi. Au moins, j'espérais qu'elle irait mieux maintenant... Je l'espérait tellement.