Un mal de crâne, des lumières trop blanches pour mes pauvres petits yeux et des bruits de gens pressés. J’aurai voulu crier à toutes ses voix de se taire mais ce foutu mal de crâne me faisait trop mal. Mais d’ailleurs qu’est-ce que je faisais entourée de personne moi? Et puis pourquoi je dormais moi? On est en pleine journée et je me suis debout depuis très longtemps même. Je m’étais levée, douchée. J’avais mangé en quatrième vitesse parce que j’étais encore en retard. Je n’avais pas oublié mes enfants en les nourrissant et en les câlinant comme tous les matins et puis j’étais partie au lycée en courant. Et puis … Et puis … Je me souviens d’escaliers, de flaque d’eau et puis rien … Qu’est-ce qui avait bien pu m’arriver encore …  

Je me risquai à ouvrir les yeux et après avoir cligné des yeux je vis un plafond blanc. Enfin pas tout blanc,  car vers gauche, il y avait une tache. Elle était marron. Mais bon c’était pas ça qui allait m’aider à savoir où j’avais bien pu atterrir… Je tournai la tête avec difficulté pour apercevoir un lit près de moi. Bon je n’étais pas chez Ander ça c’était sûre. Mais je n’étais pas non plus à l’infirmerie, car je commençais à la connaître par cœur et de toute façon Riki aurait été dans mon champ de vision. Etant une fidèle de ce lieu, j’en connaissais les moindres détails. J’aurai préféré être là-bas. Ben ouais au moins j’aurai été soulagé parce que j’aurai su où j’étais. Mais surtout que j’avais éliminé tous les endroits possibles où j’avais pu me réveiller.

J’essayai de me lever et la mon champ de vision de se brouilla. Mauvaise idée. D’ailleurs une personne m’aida à me rallonger. Une jeune fille habillée en blanc. J'eus un pressentiment, un mauvais pressentiment d’ailleurs. Parce que je connaissais cette uniforme. C’était celui d’une infirmière… Et les infirmières travaillaient dans les hôpitaux non? J’avais donc atterri dans un hôpital … C’était bien ma veine ça … Je réussis à marmonner quelques mots compréhensibles pour essayer de savoir ce qu’il m’était arrivé.

Excusez-moi mais pourquoi je suis là?

L’infirmière me regarda en souriant doucement. Elle avait l’air fatigué et on pouvait voir qu’elle n’avait qu’une idée en tête, aller se coucher.

Vous avez une commotion cérébrale, mademoiselle. Apparemment vous avez glissé dans des escaliers et vous êtes retombées sur la tête. Vous allez pouvoir sortir dès que vous le voulez.

Je la remerciai et elle partit juste après. Je soupirai et passai mes doigts sur mon crâne. Je sentais un énorme bandage au niveau de la tête. J’allais être mignonne avec ça sur la tête moi, maintenant.

Idiote va …

Je ne pus me morfondre sur moi-même très longtemps que j’entendis déjà la porte s’ouvrir. Qui pouvait bien venir me voir ?

Je regardai Aaron rentrer dans la pièce. Au départ je me demandais ce qu’il faisait là. J’étais heureuse de le voir bien sur mais s’il était là, devant moi avec sa tête si déconfite, est-ce que ça voulait dire que j’avais vraiment quelques choses de grave.

Je te jure, la prochaine fois que tu me fais ça... Ah, ça va ? Tu vas bien j'espère ?

Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. Bon ce n’était pas le moment de rire c’est vrai mais sa tête était juste à se tordre de rire. J’avais l’impression qu’il voulait me prendre dans mes bras mais aussi de m’étrangler. Je grimaçai en imaginant qu’il s’était fait un sang d’encre pour moi. D’ailleurs combien de temps j’étais là ?

Je me relevai doucement pour éviter de voir la salle tourner et me retrouva assise en face de mon ami. Je lui souris en essayant d’avoir l’air le plus convaincante possible mais c’était dur quand on avait une batterie à la place du crâne.

Mais oui je vais bien ! Par contre je sais pas ce qu’il m’est arrivé, tu le sais toi ? Et puis ça fait combien de temps que tu es là ?

J’avais envie de savoir ce qu’il m’est arrivé. J’avais l’impression d’avoir loupé un épisode. Mais bon j’étais encore dans les choux et je ne comprenais pas tout. Je me mis à regarder autour de moi pour chercher mon portable. Ou est-ce que j’avais bien pu le mettre... Je l’avais il y a trente secondes pour lire Aaron … Attends j’ai rien lu du tout moi … Je l’ai entendu .. Oui c’est ça entendu, Aaron venait de me parler. Je le fixai avec un grand sourire aux lèvres. Je crois que je lui aurai sauté dans les bras si jamais j’avais pas eu peur de m’évanouir à cause de la douleur.

Aaron Shyer ! Tu viens de parler là ! J’ai pas rêvé hein ?!!! Dis-moi que j’ai pas rêvé et que c’est bien ta voix que j’ai entendu là !!

J’allais le noyer sous des tonnes de félicitations et autres bêtises qui me passaient par la tête lorsque la porte de ma chambre s’ouvrit de nouveau. Mais cette fois-ci je ne connaissais pas la fille. Elle avait l’air gênée et je compris vite que le sac qu’elle avait dans les mains ce n’était pas pour moi. Mais alors que la jeune fille allait partir, elle eu une sorte de déclic en nous voyant. Oh on était des stars pour qu’elle nous reconnaisse aussi facilement. Je lui souris en hochant la tête.

Oui c’est ça! Je m’appelle Laxy et lui c’est Aaron, il est pas très bavard mais on s’y fait.

Oui je n’avais pas retrouvé ma discrétion et mon tact. Surtout quand il s’agissait de ma tata d’amour que j’aimais tant.

Aaron n’avait pas eu le temps de répondre à mes questions et je fis la moue. Maintenant que Alhy, oui parce qu’elle venait de se présenter, venait d’arriver j’allais pas réussir à lui soutirer les informations que je voulais avoir. Mais j’allais bien les avoir un jour où l’autre alors j’allais devoir être patiente.

Ah oui c’est vrai que je fais pas souvent des rencontres dans les hôpitaux mais bon tu te rendras vite compte que rien n’est normal avec moi !

Je lui souris en voyant son clin d’oeil. Elle avait l’air sympa. Mais bon je trouvais tout le monde sympa aussi. Mais je ne sais pas elle, je l’ai trouvé encore plus sympas. Elle avait un joli sourire qui vous rendez le votre en un rien de temps. Je lui souris encore plus quand elle me demanda ce que j’avais. Elle avait l’air vraiment inquiète alors que je la connaissais pas. Mais bon ça voulait dire que j’avais une sale tête. Ce qui confirma la tête de Aaron quand il était entré. Je fis un geste de la main pour chasser ses inquiètudes avant de lui répondre.

Ah non non c’est rien du tout... Enfin je crois … Oh euh j’ai un peu soif mais te dérange pas pour moi, j’allais partir de toute façon.

Elle était vraiment adorable avec moi et même si ce n’était pas le meilleur endroit pour faire des rencontres, j’étais contente qu’elle ai ouvert ma porte. Je lui souris encore une fois avant de me tourner vers la porte qui s’était une nouvelle fois ouverte. Apparemment j’étais quelqu’un de très aimé pour avoir autant de visite.

La porte s’ouvrit sur Noak, l’un des surveillants du lycée. D’après sa tête, on l’avait forcé à venir ici. Ça devait être le lycée qui venait voir si je n’étais pas morte. C’est d’ailleurs la première phrase que me sortait le pion. Il n’avait jamais fait été considéré comme un mec super sympa et cela ne m’étonna pas qu’il enchaîna ses propos en me disant que c’était moins pire que ce qu’il imaginait. Je le regardai en souriant.

On va dire que j’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui oui.

Je ne savais toujours pas ce qu’il m’était vraiment arrivé et j’avais l’impression que seul Aaron le savait vraiment. Noak désigna Alhy d’un coup de menton avant de nous demander si on était déjà amis.

On vient de se rencontrer ouais.

Le premier jour où je l’avais vu, je m’étais retrouvée les quatre fers en l’air et il m’avait pratiquement marché dessus pour donner un papier à Ander. Alors je n’étais pas très sympathique avec lui mais lui non plus de faisait pas d’effort. Je me tournai vers ma petite tata d’amour pour essayer d’en savoir plus.

Tu m’as pas répondu toi ! Il m’est arrivé quoi exactement ?

Vu qu’on n’était pas seuls, j’étais sûre que Aaron n’allait plus ouvrir la bouche et c’est pour cela que je commençais à chercher mon téléphone un peu partout du regard

Alors que je cherchais mon portable, je sursautai en entendant la voix d’Aaron dans mon oreille. Il me demanda de le laisser m’expliquer. Mais en parlant. Je ne savais pas si c’était mon état qui lui avait délier sa langue ou il venait de franchir un cap, ais en tout cas j’étais super fière de ma petite tata qui était même plus que ça. C’était mon petit frère de coeur que je voulais chouchouter. J’hochai la tête, désireuse de savoir qu’est-ce qu’il m’avait mis dans cet état. Il m’expliqua à voix basse que j’étais là à cause d’un glissade dans une flaque d’eau. Je grimaçai en le voyant un peu en colère. Je l’avais inquiétais même si c’était bien la dernière chose que je voulais lui infliger. Le voir s'en vouloir me fendit le coeur. Je n’aimais pas voir les gens inquiets surtout si c’était à cause de moi. Je posai ma main sur la sienne et alors que j’allais m’excuser un brut se fit entendre. Je grimaçai en sentant mon mal de crâne s’intensifier. Avant que je gueule que ça s'arrête, la porte s’ouvrit. Elle s’ouvrit sur la seule personne que je voulais pas me voir à mon chevet. Non pas que je l’aimais pas au contraire je n’aimais que lui. Ander était à terre encadré d’infirmiers. Apparemment ils voulaient piquer Ander pour le calmer. Je me mordis la lèvre en le voyant si inquiet. Qu’est-ce que  j’aimais pas cette expression. Surtout pour moi. J’allais bien, j’allais toujours bien de tout façon. Alros faut pas s’inquiter. Occupez vous de vos problèmes, moi je suis pas importante.

Je me tournai en entendant Alhy qui se demandait s’il fallait pas l’aider un peu. En voyant son fou rire dissimulé, je ne pus m'empêcher de sourire. Oui le seul moyen de ne plus voir ses regards inquiets c’était de leur prouver que j’allais bien. Le meilleure moyen était d’agir comme d’habitude, comme la Laxy de d’habitude. Je retirai la couette de mes jambes. Heureusement je n’étais pas restée assez longtemps pour qu’ils m'enlèvent mes habits pour me mettre cette horrible blouse pas fermer derrière. Du coup mon jean était trempé et plein de boue. Mon T-Shirt n’était pas mieux. Je rêvais d’une bonne douche avant d’aller me coucher pendant une journée en attendant que ce mal de crane s’en aille tout seul. Mais pour l’instant je devais sortir Ander de se pétrin qu’il s’était mis tout seul. En me levant, la salle se met à tourner autour de moi. Ce n’était pas pire que pendant une bonne cuite alors m’avançai vers Ander en faisant quand même attention. Je m’adressai aux infirmiers avant qu’ils shootent mon petit copain.

Pas besoin! Il va bien! Il est venu me voir!

Je les vis se regarder avant d’hausser les épaules et de relâcher Ander. Je soupirai de soulagement avec un petit sourire aux lèvres. Je me baissai à son niveau pendant que ses nouveaux amis sortirent de la chambre. Je rigolait en lui ébouriffant les cheveux

Dis Ander, tu peux pas faire comme tout le monde? Un simple toc toc toc aurait suffit pour entrer, je te jure.

J’étais contente de le voir. Mais j’aurai préféré le voir avec son sourire débile sur le visage.