Rejet et Adoption
Ma naissance...? Je ne m'en souviens pas trop, mais il semblerait que je sois né un 30 octobre...Du moins, c'est ce que m'en ont dit mes parents adoptifs.
Oui, j'ai été adopté et je n'aie aucun souvenirs de mes parents biologiques. Cependant, on peut dire que niveau famille d'adoption, je suis plutôt très bien tombé...dans mon malheur je peux dire que j'ai même eu de la chance. J'aurais pu tombé sur beaucoup plus pire que ça mais le hasard a voulu que ce soit un couple franco-anglais qui m'adopte.
D'après ce que m'ont raconté mes parents adoptifs, je n'étais encore qu'un nourrisson lorsqu'ils m'ont accueilli dans leur famille. Je n'avais pas de prénom et j'avais été retrouvé abandonné dans une ruelle sombre en plein hiver, dans la neige et au beau milieu de détritus. Pourtant des passants et passantes m'avaient bien vu mais aucun d'entre eux et elles n'avaient voulu me prendre, ne m'accordant que des regards pleins de dégoût et d'horreur. Au lieu, de me porter dans l'hôpital le plus proche, tous et toutes avaient préféré continuer leur route et me laisser dans le froid par une température qui frôlait les -8°C cet hiver-là.
Mon corps avait commencé à prendre une teinte bleutée et j'étais voué à une mort certaine, sans nul doute d'hypothermie, si mes parents adoptifs n'étaient pas passé par là en revenant d'un dîner en tête-à-tête et surtout si mon père adoptif n'avait pas eu le réflexe d'aller jeter un papier dans la poubelle à côté de laquelle je me trouvais.
Mon crime pour avoir mérité un tel sort? Ne pas être né comme les autres enfants...et surtout ne pas être comme les autres enfants tout simplement...
Toujours est-il que mes parents adoptifs m'ont racontés que j'avais usé des mes dernières forces pour pleurer et me faire entendre de mon père adoptif qui n'a pas tardé à me trouver et à appeler ma mère adoptive à la rescousse. Le temps qu'elle arrive, il avait déjà enlevé sa veste et m'avait enveloppé dedans, à la vue de la couleur de mes lèvres...
"Comment peut-on passer à côté de ce bébé et ne pas l'emmener au chaud dans l'hôpital le plus proche?" avait-il alors demandé à celle que je considère comme ma mère en terminant de me couvrir.
"Regarde, Ryan, c'est a cause de la couleur de ses yeux...et de celle de ses ongles. C'est dommage que les gens ne s'arrêtent sur ce genre de détails et le laissent ainsi. lui avait-elle répondu en me prenant dans ses bras.
Mon père, Ryan, lui avait alors rétorqué qu'à ses yeux avoir des ongles noir et des yeux de la couleur des miens n'étaient,pour lui, pas une raison valable de me laisser mourir de froid en ajutant que le monstre ce n'était pas moi mais bien ceux et celles qui étient passé(e)s à côté sans avoir levé le moindre petit doigt pour me sauver...avant d'ajouter également que ces gens-là n'étaient pas des être humains.
Contrairement aux autres, ce couple-là m'emmena tout d'abord à l'hôpital pour s'assurer que, malgré le temps plus que long que j'avais passé dans le froid, je n'avais rien de grave et que je survivrais. Evidemment en voyant la couleur rouge feu de mes yeux sans compter celle de mes ongles, le personnel hospitalier m'adressa le même regard que ceux des passants et passantes qui m'avaient laissé dans le froid, ce qui énerva au plus haut point mon père adoptif. De plus, certains leur avait affirmé avoir vu une étrange marque de naissance sur le dos de ma main droite...semblable à un sceau selon eux, mais mon père les envoya au Diable si je puis dire et sorti de l'hôpital avec ma mère adoptive et moi pour regagner la voiture.
Ce fut lui qui fit un arrêt dans la pharmacie la plus proche pour acheter en urgence de quoi s'occuper de moi en urgence, ne voulant pas encore entendre le genre de réflexion désobligeante qu'on lui avait servi à l'hôpital...
Lorsque j'avais demandé pourquoi m'avoir recueillit alors que tous me rejetaient et surtout pourquoi mon père s'énervait-t-il autant lorsqu'il entendait de telles réflexions, ma mère me répondit que, pour eux qui essayait tellement d'avoir un second enfant après le premier mort lors d'une fausse couche, m'avoir trouvé dans cette ruelle était un cadeau du ciel et une seconde chance qu'on leur offrait de réaliser leur rêve d'être parents. Voilà pourquoi mon père adoptif s'était tant énervé...
Elle ajouta que bien que mon père avait acheté du lait en poudre pour bébé, j'avais réclamé le sein et elle m'avait donc allaité jusqu'à mes un an environ où j'ai commencé à boire au biberon et manger des morceaux.
En grandissant, ma mère me dit qu'avec la couleur rouge aux reflets dorés de mes yeux, le teint de ma peau semblable à la neige dans laquelle ils m'avaient trouvé, mes cheveux noirs corbeaux, je ferais sans nul doute tomber plus d'une fille à mes pieds...ce qui s'avéra véridique lorsque j'entra à l'école.
D'ailleurs, avec ce que j'avais entendu étant bébé, je me souviens avoir eu une certaine appréhension quant à ma première entrée en classe car il est bien connu que les enfants sont très cruels entre eux...et en particulier lorsque vous n'entrez pas dans le moule de la dite "normalité". Cependant, je me suis très vite aperçu que je suis devenu la coqueluche de toutes les demoiselles de ma classe et ce tout au long de mon fil scolaire.
Parallèlement à ma scolarité, mes parents adoptifs s'aperçurent bien vite de mon don pour organiser soirées et fêtes. Sur leurs recommandations, j'intégrais la maison des De Lioncourt en tant que majordome...à l'âge de 15 ans, l'âge où on découvre sa sexualité.
Ciel...
C'est par une journée d'été que j'intégrais la maison d'une des plus prestigieuses familles de France pour y travailler en tant que majordome : la maison des De Lioncourt.
Dans cette famille, tous les membres avaient leur propre majordome, tous sauf le seul et unique fils de cette dernière : le comte Ciel de Lioncourt. Seulement âgé de 15 ans, le comte Ciel était connu pour être un jeune homme plutôt renfermé sur lui-même, froid et distant avec la gent féminine qui venait lors de bals ou de soirée mondaine. D'après ce que l'on m'en avait dit lors de mon briefing d'arrivée, ce jeune homme parlait très rarement voire pas du tout, alors ses parents pensaient qu'avec un majordome de son âge, leur fils s'ouvrirait peut-être ne serait-ce qu'un tout petit peu plus.
Pour ma part, je ne sortais qu'avec des filles au moment de mon entrée dans cette maison et j'avais déjà le physique bien fichu et quelque peu athlétique que j'ai aujourd'hui. Ma marque de naissance quant à elle était à présent bien prononcée et bien visible, cependant mon jeune maître n'en n'eut pas connaissance dans l'immédiat, dés mon embauche auprès de lui car ma condition de majordome nécessitait que je revêt une tenue bien particulière et cette dernière comportait des gants que je me devais de mettre.
Cependant, quelque chose se produisit entre mon jeune maître et moi...
Au début nous pensions que ce n'était, rien que cette attirance physique que nous avions l'un pour l'autre n'était qu'un caprice et que cela serait passager. C'est aussi ce que pensait Monsieur son père mais bien vite les sentiments vinrent se mêler à cette attirance physique. Je savais très bien que je ne resterais pas longtemps dans cette famille, d'autant plus que parallèlement je nourrissais le projet de monter ma propre entreprise spécialisée dans l'événementiel. J'économisais donc le moindre centime pour mettre mon projet en route dés que possible.
Et puis un soir, dans la chambre de mon maître...
*****************Flashback*******************
"Sebastian, je ne peux plus tenir. Jusque là, j'ai toujours fait en sorte de ne pas montrer ce que je ressens pour toi mais j'ai mes limites! me dit mon maître alors que je l'aide à s'habiller pour se coucher.
-Mais Monsieur...?
- J'en aie assez! Je me fiche de ce que pourra me dire mon père mais je..."
*****************Fin du Flashback***************
Mon maître ne finit jamais sa phrase, ce soir-là, et m'embrassa fougueusement. Au début je l'aie regardé plutôt surpris avant de me laisser aller à mes sentiments pour lui en l'embrassant en retour. Mon maître commença alors à défaire ma cravate et ouvrir ma chemise tout en m'embrassant. Mais au moment où notre passion commune commençait à atteindre son apogée, la porte de la chambre de mon maître s'ouvrit à la volée...
Nous n'aurions jamais dû et, en tant que majordome, je le savais très bien mais ne dit-on pas que l'on ne peut pas aller à l'encontre de ses sentiments? Je savais très bien qu'à partir de ce moment-là, je devrais quitter la maison des de Lioncourt mais je ne pouvais me résoudre à l'annoncer à Monsieur mon Maître le Comte Ciel. Alors je lui aie laissé un mot et suis parti de bonne heure.
J'avais accumulé assez d'argent pour monter et ouvrir mon entreprise dans l'événementiel, néanmoins je n'arrivais toujours pas à oublier mon maître pour autant: après tout il m'avait aimé pour ce que je suis contrairement à ce que j'avais vécu jusque là.
Cela fait maintenant trois ans que j'ai quitté la maison des De Lioncourt et que j'ai ouvert mon affaire. Aujourd'hui je travaille comme un acharné pour ne pas penser à tout ça même si je sais pertinemment que si je le revois, je vais forcément céder au désir que j'éprouve pour lui...
Alors peut-être que l'on se verra bientôt chère amie et cher ami, en attendant...au plaisir de vous croiser un jour.